C’est le coeur lourd que je me réveille d’une bonne nuit bien récupératrice.
La nouvelle concernant Scutt me heurte car ce qui est arrivé aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous.
Je publierai prochainement une page faisant part de mes décisions afin d’assurer au mieux ma sécurité. Que cela soit en rapport avec le comportement des usagers de la route, des lieux où dormir, des personnes rencontrées sur des aires de repos, etc. etc…
Vers les 11h nous apprenons que ma moto est arrivée en quai et qu’il faut que j’aille la chercher.
Par chance, le lieu d’emportement se trouve non loin de la station où je dois aller acheter un nouveau casque, le miens avec l’accord d’un parfait inconnu, pris la tangente dans le transsibérien.
Je profite pour remercier toute l’équipe du Napoléon Hostel qui s’est montrée d’une très grande sympathie et s’est surtout chargée de passer moult coups de téléphone afin de régler différentes affaires pour moi.
Je pars donc dans la précipitation pour récupérer la moto.
Je vous rappelle que mon visa russe expire le 31 août, soit aujourd’hui.
En cas de dépassement les sanctions sont complètement différentes des autres pays que j’ai déjà visités.
Hier soir, afin de pouvoir palier à l’éventualité que la moto ne soit pas disponible aujourd’hui, j’ai acheté un billet d’avion en direction de Riga. Cela m’aurait permis, le cas échéant, de sortir rapidement du pays et de faire un nouveau visa.
Une fois arrivé au magasin où je jette mon dévolu sur un casque bon marché je demande au vendeur si il comment se rendre à l’adresse de la compagnie devant me livrer la moto.
Bien heureusement, je ne recevrai jamais cette information.
En lieu et place, on m’invite à m’asseoir sur le siège arrière d’un scooter Yamaha, je le précise car le propriétaire était très fier d’avoir un Yamaha.
Quelques minutes plus tard je me trouve dans les bureaux de la compagnie.
Sans l’aide du magasin il m’aurait facilement fallu deux heures pour rejoindre ce lieu.
Après quelques minutes d’attente je présente les documents à la guichetière qui me dit un truc incompréhensible, pour moi qui ne parle toujours pas russe.
Je lui réponds alors, en russe:
– Je russe, pas comprendre!
Elle reprends alors les documents et effectue le traitement dans un temps record.
Elle me donne ensuite un document que je dois présenter à la porte 9.
Aie, aie, aie me dis-je.
En passant avec le scooter j’ai vu que la distance séparant la porte 5 d’une autre était très grande.
En fait, il s’agissait de la porte 9 de l’entrepôt 5. Il fût donc rapide de rejoindre ma moto.
Celle-ci était encore en caisse quand je suis arrivé.
Le Monsieur Kazakh me dit que je peux me servir.
Plein de bonne volonté je lui indique quand même que ce que je désire c’est ma moto et non pas la caisse qui va avec.
Il rigole et me dit qu’il faut que je lui donne un petit quelque chose.
J’ignore la remarque en rigolant et lui de me dire qu’il plaisantait, ou quelque chose comme ça.
Nous démontons alors la caisse et déchargeons la moto.
Une fois celle-ci presque prête à reprendre la route on m’invite à signer un bon de réception.
Je profite alors de l’occasion pour donner 100 roubles au Monsieur tout en lui faisant signe d’être discret.
Je remonte le par-brise ainsi que les rétro-viseurs sur la moto et me dépêche de quitter la ville.
Ne me demandez pas ce que j’ai pu voir en chemin, j’ai roulé comme un fou à un allure relativement élevée. Entre l’entrepôt de Moscou et la frontière j’ai fais une moyenne de 98.5 kilomètres/heure. Considérant que je me suis arrêté quatre fois en chemin et que Moscou était embouteillé sur 20 kilomètres, l’on peut dire que c’est une cadence d’enfer.
Je regret d’être passé si vite mais je ne pouvais pas me permettre d’être en retard au passage en douane.
En Russie, pour la même infraction, un traitement différent peut être appliqué.
Je crois que cela dépend essentiellement de l’orientation du vent ainsi que des taux de fécondités chez les fourmis occidentales.
Arrivé à la douane je remarque, comme lors de mon entrée en Biélorussie, qu’il y a beaucoup de camions. J’espère ne pas arriver en douane de fret. En Biélorussie j’avais du rebrousser chemin.
Je remonte toutes les files et me présente donc à la douane russe.
C’est à ce moment précis que je me rends compte à quel point l’Europe et la Russie cherchent à rester diviser.
Je n’ai jamais vu autant de contrôle qu’à cette douane.
– Est-ce que vous avez les documents, oui alors vous pouvez aller au prochain contrôle.
– Est-ce que vous avec rempli ce document, ou celui-ci, etc etc…
L’heure tourne et je ne suis toujours pas sorti de Russie.
Finalement, à 22h04 je sors de Russie pour entrer en territoire neutre.
L’entrée en Europe est encore pire que la sortie de Russie.
C’était à tel point bizarre que je me suis demandé si j’entrais effectivement dans un pays de l’union européenne.
Alors qu’ils me posaient des questions récurrentes que je ne comprenais pas ils ont dû se dire que j’étais saoul.
Je ne vois pas d’autre raison pour qu’ils m’aient demander de souffler dans le ballon.
On me demande si j’ai bu, je dis que non, comme d’habitude.
On me demande depuis quand, je dis que cela fait environ un mois.
Je ne pense sérieusement pas prendre trop de risque en disant cela mais après coup me souviens avoir bu quelques verres dans le transsibérien.
Quoi qu’il en soit, cela faisait dix jours et le résultat indiquait un taux d’alcoolémie de 0.
Je n’ai pas mangé aujourd’hui. Je profite d’être tranquille pour manger quelque chose et me détendre du rythme de fou que je me suis imposé jusque là.
À la recherche d’un lieu où je pourrais dormir je trouve une station d’essence.
Avant toute chose je demande si ils savent où se trouve l’hôtel qui est censé se trouver là où nous sommes.
La réponse n’est pas pour me plaire car l’hôtel a fermé.
Je demande donc pour faire le plein.
Sur le point de partir avec deux adresses pour des hôtels on vient me dire d’attendre car la femme qui se tenait au guichet téléphonais pour moi…
Elle me dit que la maison blanche située à un kilomètre plus loin sur une route de campagne peut m’héberger pour la nuit.
Arrivé dans ce charmant lieu je découvre une maison très sympathique.
Je crois que les occupants profitent d’avoir une ou deux pièces libres pour la louer aux gens du voyage.
Une fois mes affaires montées en chambre j’en ai profité pour écrire ce texte que je ne peux pas mettre sur le blog.
Cela m’attriste car je voudrais bien m’assurer que Claire et Mélanie soient rassurées par rapports à mes aventures douanières.