Aujourd’hui est le jour des emmerdes possibles.
En effet, je prends le ferry de Korsakov vers Wakkanai.
Arrivé au point d’embarquement je dois encore faire les démarches de sortie de Russie. Cela pose un petit problème car l’entrée en Russie par la Biélorussie est presque illégitime car il n’y a pas de frontière. Je n’ai donc aucun documents officiels attestants que je suis entré en Russie.
Heureusement, l’agent de Heart Land Ferry a convaincu les autorités que je disais la vérité. D’ailleurs, en Russie, les officiels préféreront systématiquement la solution la plus simple. C’est pour ça que dans le cas d’excès de vitesse important la police préfère vous demander quelques roubles plutôt que de passer des heures et des heures à essayer de comprendre.
À l’arrivée dans le ferry je constate immédiatement que la passerelle d’embarquement est bien mieux aménagée que celle de Vanino.
On me confie alors un saut d’eau, une éponge et un jet d’eau afin de nettoyer la moto du sable qu’elle transporte.
La traversée dure cinq heures environ et je débarque à Wakanai pas très frais mais toujours positif.
Une heure avant l’arrivée on vient me demander les clefs de la moto pour que les autorités puissent faire le contrôle.
Alors que je fais la queue pour passer l’immigration un agent de Heart Land Ferry vient me trouver, il était facile de me reconnaître :
– Qui descend d’un bateau avec sur lui une combinaison de moto, un casque et une sacoche réservoir à la main?
L’on m’indique alors que je devrai attendre dans la salle d’attente se situant après l’immigration.
Là l’agent revient me chercher pour remplir quelques documents et ensuite m’accompagner vers d’autres agents qui me conduiront un peu partout sur les quais.
Le contrôle du véhicule m’a fait marrer car il y avait 8 agents en train de mater un peu partout autour de la moto.
Il y a quand même un truc un peu rageant.
Un agent me demande de détacher le sac de couchage pour vérifier le contenu.
Vu que les sangles avaient tendance à se détendre j’avais fais un bon noeud qui était vraiment difficile à défaire.
Après cinq minutes d’acharnement je parviens à défaire les sangles.
À ce moment là, l’agent regarde le sac, plante un doigt dessus et me dit que c’est bon.
Je rageais en rigolant.
L’on me dit que l’on tente le coup de faire accepter le vehicule sur le territoire japonais et que, si cela passe, je pourrai prendre la moto immédiatement, sinon je devrais aller vers Sapporo.
L’agent des douanes vérifie alors que les documents soient en ordre mais omet volontairement ou non de me demander la feuille attestant que la JAF a bien vérifié le carnet de passage.
L’on me raccompagne alors à la moto et l’on me dit que je peux partir.
Je précise que comme d’habitude je n’ai rien préparé pour mon arrivée au Japon et ne sais rien de Wakkanai.
Je demande alors aux agents de m’indiquer la direction d’un sentou.
ndlr: Les sentous sont des bains publics.
Une fois rafraîchi par le bain et le sauna, je demande à la personne de l’accueil de m’indiquer un lieu où je pourrais dormir pour bon marché.
Il m’indique un lieu sur la carte mais je n’ai pas bien visualisé la ville et vais donc voir ailleurs.
Dans un combini store, l’on me ditto qu’il y a un biker house près du phare.
ndlr: Un combini store est un petit magasin ouvert 24h sur 24. Sauf à Maebashi mais cela est une autre histoire. 😉
Arrivé au biker house je suis bien reçu mais la condition pour profiter de l’hébergement est de parler un peu japonais.
Là je rencontre deux motards venant de Hokkaido.
L’un de Sapporo et l’autre de Omura.
Ils restent ébahis par le trajet que j’ai fais entre Genève et Wakkanai.
Pour ma part, je reste convincu que la seule chose tenant de l’exploit dans ce genre de voyage est de trouver le temps de le faire.
Je profite de ce moment pour donner mon conseil aux voyageurs en herbe qui désireraient faire un voyage de la même nature. Ce conseil ne tiendra qu’en quelques mots :
– Préparez-vous pour le pire!
– Battez-vous pour le meilleur!
Ainsi vous aurez souvent la chance de vivre le meilleur et pourrez malgré tout surmonter les événements les plus difficiles.
Cela dépasse un peu le cadre de ce blog mais cela vaut pour d’autres domaines de la vie. 😉