Au réveil je m’assure de bien prendre ses coordonnées pour pouvoir lui envoyer un souvenir de Suisse. Je n’ai rien pris d’inutile avec moi.

En sortant je me rends compte que j’avais oublié les clefs sur la moto, elle est donc restée à la disposition des ours qui n’ont visiblement pas su apprécier les avantages de la bête.

Nous buvons le café ensemble et je repars en direction de Vanino.

Il reste environ 150 kilomètres à parcourir.

La route va de mal en pis mais après environ 60 kilomètres je renoue avec l’asphalte et peux enfin rouler normalement. La route reste parsemée de nids de poules mais après ce que je viens de traverser, tout est facile.

Alors que j’arrive dans une grande épingle je sens la moto qui danse du cul, encore une fois. La sacoche arrière droite s’est encore barrée. Je ne sais pas ce qu’il se passe avec le support mais celui-ci ne veut pas tenir en place.

Je vas légèrement le modifier afin qu’il ne bouge plus. En effet, je ne démonte jamais les sacoches et il m’est peu utile d’avoir un système amovible, pour le moment tout du moins.

Plus tard les Russes mentionneront que la route entre Lidoga et Vanino est la route la plus extrême de Russie. 

Je pense qu’ils ont raison quand on parle de route principale.

J’arrive à Vanino assez rapidement et fais les démarches pour mettre la moto dans le ferry conduisant à Kholmsk sur l’île de Sakhaline.

La moto a été chargée dans le ferry en direction de Kholmsk. Les spanset inutiles que j’ai emportés avec moi se montrent finalement utiles. 

En effet, la moto étant posée à l’écart des autres vehicules il est nécessaire de l’arrimer. J’aurais voulu pouvoir caler les roues pour que la moto ne puisse pas basculer vers l’avant mais cela ne semble pas possible. Je n’ai pu que tendre les spansets sur les côtés de la moto. Cela devrait cependant suffire. 

Pour le prochain ferry je ne mettrai pas la moto sur la béquille centrale mais sur la latérale et l’arrimerai avec les spansets et surtout avec une bride qui bloquera le frein avant.

Je profite de l’occasion pour mentionner que la Russie est le pays d’interniet. 

En effet, à chaque fois que je demande :

– Internet?

L’on me répond :

– Niet!

Depuis mon arrivée en Russie il m’a été possible de me connecter qu’à de rares occasions:

• Le premier jour dans un petit motel, mais je n’avais pas accès aux pages, juste aux emails.

• Une fois dans un hôtel « luxueux » à Kazan.

• Une fois grâce à Vladimir qui m’a prêté sa carte GSM.

• Une fois chez Paul à Omsk.

Depuis, je ne peux plus contacter personne par email ou via le blog. Je dois me rabattre sur les SMS.

Vers 17h je reçois un message de Kirill me disant qu’ils sont bloqués à Ussuriysk car la moto de Vanya est cassée. Je n’ai pas plus de précision mais leur souhaite le meilleur.

Il est 23h30 et cela fait environ une heure que le bateau est parti.

Au départ je n’ai rien senti tellement la masse du bateau est importante.

Ensuite, j’ai un peu senti le tangage mais il n’est pas très important. Sur un petit voilier cela aurait certainement été plus violent.