En partant de l’hôtel ce matin un jeune homme est venu me voir. Il roulait sur une Yamaha. Il se présente et me dit :

– BMW c’est de la merde. 

– Yamaha c’est bien.

J’adore ce genre de présentation.

Ensuite il me demande de le suivre car il a un ami américain qui a un problème avec sa GS.

Je fais donc 100 mètres et vois donc Chris.

Chris est coincé à Skorovodino depuis une semaine car il n’arrive plus à démarrer sa GS. Le démarreur ne tourne pas.

Le temps de recevoir une batterie. La moto ne démarre toujours pas.

Je tente de relever quelques informations avec le GS 911 mais pour ce modèle, cela ne s’avère pas très utile.

Après avoir perdu deux bonnes heures à tenter d’aider Chris je repars toujours dans la même direction.

J’ai oublié de demander à Chris si il avait tenté de pousser la moto pour la démarrer.

Quoi qu’il en soit, il va prendre le train pour Kazan et ensuite faire les démarches auprès de l’ADSC, l’équivalent du TCS mais en version allemande. 

Après environ 100 kilomètres la pluie vient me retrouver. Cela n’avait pas été le cas depuis mon départ de Munich.

C’est difficile de rouler dans ces conditions car la route aussi s’est dégradée.

Quelques instants avant la pluie j’ai failli chuter. En effet, alors que je roulais bien lancé sur une route dépourvue d’asphalte je me rends compte qu’il y a un passage composé de pierres grosses comme le poing.

Je ralenti, ralenti, ralenti mais entre quand même dans les pierres à 40 kilomètres / heure.

Je ralenti encore et tente de sortir des pierres car le côté gauche de la route est meilleur. (Je n’avais pas pu l’emprunter dès le début car des voitures déboulaient dans l’autre sens)

À ce moment la, la roue avant s’enfonce violemment dans les pierres et la moto se met perpendiculaire à la route.

Un grand coup de pied au sol m’a évité la chute.

En route je m’arrête à un café et repars bientôt.

Je me souviens avoir lu dans le récit de Christian qu’il est passé à Magdagachi.

Je tente alors ma chance.

C’est une erreur car cette « ville » est l’égale Boulgourville. Un blède paumé dans la nature. Rien à faire. Pis encore, pour atteindre cette cité perdue il me faut faire du off road de chez off road. En plus, vu qu’il pleuvait déjà depuis un bon moment j’ai eu la chance de traverser des flaques profondes. J’ai manqué tomber à plusieurs reprises.

Une fois au centre de Magdagachi je tente ma chance auprès d’un Guest Inn mais je me fais refouler car je ne suis pas Russe.

La tenancière m’indique alors un Motel. Je suis maintenant convaincu qu’elle voulait me voir partir et m’a dit n’importe quoi.

En effet, un chauffeur de taxi me dit que le seul lieu où je pourrais dormir est ce guest inn, qu’il n’y a rien d’autre.

Je m’échappe alors de cette damnée ville.

Après quelques kilomètres je m’arrête alors et pense fort aux gens que je vais retrouver.

Là, un camionneur s’arrête pour me donner des informations utiles pour la suite du trajet. Il me dit que la prochaine station d’essence n’est pas loin et qu’un motel se trouve à 75 kilomètres.

C’était exacte.

J’ai retrouvé le groupe de Kirill mais ne vais pas faire la route avec eux.

J’ai mon rythme que je n’ai pas envie de changer.

Depuis que j’ai quitté le groupe je ne ressens plus de douleurs au niveau des épaules.

Mon appareil photo ne fonctionne plus. Je tenterai le coup avec l’iPhone. Ce n’est pas cool car les images seront moins bien.